Biologique[1] ou
biosourcé réfère à une matière provenant de la nature. Ce « bio » là
ne se fabrique pas, il se trouve. Par contre, il est possible de l’utiliser
afin de créer des produits écologiques.
Biodégradable[2],
quant à lui, fait référence aux temps que met la matière ou le produit à se
dégrader à la fin de sa vie. Les entreprises pétrolières vendent des produits à
base d’huile minérale ou synthétique en prétendant qu’ils sont biodégradables.
En réalité, ses huiles en sont à la fin de leur vie, elles ont pollué tout au
long de leur cheminement depuis leur extraction ou synthèse jusqu’aux produits dits
« bio ». La biodégradabilité, dite écologique, doit être de grade
ultime, c’est-à-dire d’au moins 60 % en 28 jours. Elle est vérifiable par
un test (OCDE 301b et ASTM D-5864).
L’arnaque des entreprises pétrolières ou chimiques
provient du manque d’informations pour les acheteurs. Les consommateurs sont
mal outillés pour se prémunir contre les mensonges verts. Ils sont donc
vulnérables à tous les racontars de l’industrie.
Il est primordial de faire la différence entre
biodégradable et biosourcé afin de bien connaître les produits que l’on achète.
Que ce soit dans une pelle mécanique, un tracteur, un chariot élévateur, une tondeuse
à gazon commerciale, un ascenseur etc., les huiles hydrauliques sont un peu partout
autour de nous. Souvent, lorsqu’une fuite survient d’un système hydraulique,
c’est la Terre qui en écope. Il est donc très important de connaître la vraie
nature des produits hydrauliques qui nous entourent afin d’éviter de polluer et
de devoir débourser pour la décontamination, car, disons-le franchement, en
plus du bris sur la machinerie qu’il faudra réparer, de la perte de temps que
tout cela engendra, il faudra également
payer pour le traitement de décontamination suite à la fuite. À moins, que
l’huile hydraulique biodégradable utilisée soit aussi biosourcée.
Comment reconnaître une huile hydraulique biodégradable
ET biosourcé?
Il faut, tout d’abord, savoir reconnaître les bonnes certifications.
Un produit certifié par un organisme externe de l’entreprise démontre la
transparence et la véracité des faits. Une analyse de C-14[3]
est un bon moyen de savoir ce que contient réellement le produit.
Comme on le constate dans les données ci-dessus, certains
produits ne contiennent que très peu de matière biosourcée comparativement au
carbone fossile (matière minérale). Il est donc facile de conclure, lesquels
d’entre eux ne sont pas d’authentiques huiles hydrauliques bio. Également, une analyse de cycle de vie[4] serait un bon moyen de connaître le véritable impact du
produit sur notre environnement.
Selon un règlement du gouvernement du Québec[5], toutes
huiles hydrauliques contenant plus de 3 % d’huile minérale ou synthétique sont
considérées comme une matière dangereuse. Ce règlement est en vigueur depuis
1997 et a été modifié en 2004. Ironiquement, le MDDEFP (ministère du Développement
durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs) possède, depuis l’automne 2012,
une directive qui demande aux requérants de certificats d’autorisation de
s’engager à utiliser des fluides hydrauliques biodégradables lors de travaux dans ou à proximité des milieux
hydriques et humides. De plus, ces fluides hydrauliques biodégradables doivent se
conformer aux normes de deux certifications européennes et/ou d’une
certification australienne et/ou d’une certification canadienne et/ou à des
preuves acceptables afin de s’assurer qu’ils sont moins toxiques que les
fluides hydrauliques traditionnels. Ces certifications, en plus d’être
désuètes, n’exigent pas d’analyse de cycle de vie, ni d’analyse de C-14 pour le
contenu biosourcé. Cela laisse donc le champ libre aux huiles hydrauliques minérales
ou synthétiques dites « bio ».
Êtes-vous confondu?
Nous aussi. Il y a donc une directive qui laisse passer
des huiles hydrauliques polluantes et un règlement sur les matières dangereuses
qui n’est pas appliqué.
Nous pouvons donc conclure qu’il est possible d’acheter
une huile hydraulique minérale ou synthétique dite « bio », mais qui
est considérée comme une matière dangereuse.
Confus?
Le Québec a un besoin pressant de changements dans les
habitudes d’achat et d’une actualisation de la réglementation. Il faut
apprendre et appliquer le développement durable
afin de sauver notre environnement, notre temps et notre argent!